Plus nous nous rapprochions de la frontière chinoise, plus nous sentions l’excitation monter. Après deux mois et demi en Asie Centrale, nous allions entrer dans un monde totalement différent.

Et dès que nous avons aperçu la Chine nous avons compris que nous n’allions pas être déçus ! Le village frontalier que nous avions imaginé est en fait une ville de taille assez importante, avec de nombreux immeubles flambant neufs, et tout autant d’immeuble en cours de construction.

La sortie du poste frontière nous fait beaucoup rire, des groupes de touristes chinois viennent spécialement visiter le poste frontière et les appareils photos crépitent, et une musique digne de Disneyland Paris résonne à nos oreilles. Nous sommes tentés de faire un tours en carrosse, mais décidons de rester sur nos montures à deux roues.

S’il y a bien une spécificité de l’Asie Centrale qui n’allait pas nous manquer c’est sa gastronomie. Et la Chine est à la hauteur de nos espérances, les premiers plats que nous avons dégusté étaient délicieux ! Le léger problème technique c’est que les menus sont uniquement en chinois, rarement avec des photos. Nous dépendons donc des goûts culinaires de nos voisins pour commander, car généralement on demande les même plats qu’eux !

Les panneaux de signalisation aussi ont un goût d’ailleurs ici, fini l’alphabet russe et bonjour les idéogrammes chinois ! Comme on est arrivé dans la province du Xinjang les panneaux sont également écrits en arabo-persan. En effet cette région est une région autonome de la République Populaire de Chine (au même titre que le Tibet ou la Mongolie intérieure) l’ethnie majoritaire (pour le moment) est celle des Ouïghours un peuple turcophone et musulman. Même si pour arriver à Xining,  les routes sont plutôt plates et sans grand intérêt, ces panneaux de signalisation au goût d’ailleurs nous aident à garder la motivation !

S’il est parfois un peu long de se faire comprendre (les mimes marchent difficilement ici pour le plus grand désarroi de Martin), tout le monde est vraiment adorable avec nous. Et dans chaque restaurant où nous allons, les serveurs ou les cuisiniers nous demandent à chaque fois de faire une photo ensemble ! Ils n’ont pas l’habitude de voir des européens et nous sommes l’attraction de la journée. La pose traditionnelle avec l’index et le majeur en V est bien sûr de rigueur.

On l’avait lu dans les récits d’autres cyclos, les routes chinoises peuvent être parsemées d’embûche pour les cyclistes : de toutes petites aiguilles métalliques, qui ont réservé à Flo sa première crevaison, une journée seulement après celle de Martin. Synchros les petites pralines !

La route de la Soie continue ici et fait le lien entre l’Asie Centrale et notre nouvelle aventure chinoise.

Nous avons donc quitté l’architecture soviétique mais l’architecture chinoise dans un autre style ne peut laisser personne indifférent ! 😉

Arrivés à Yining, nous sommes directement allés à la gare pour y déposer nos vélos. Ils partent un jour plus tôt que nous avec les trains cargo vers Golmud, dans la province du Qinghai qui sera notre ville de départ pour le plateau tibétain.

Sachant que presque personne ne parle anglais ici, on s’attendait à ce que ce soit compliqué… Heureusement un policier adorable nous a aidés et après quand même plus d’une heure de contrôle puis de queue interminable Martin a pu grâce à l’aide de notre policier acheter des billets pour Golmud et nous avons ensuite déposé nos vélos dans le bureau des colis spéciaux.

Comme il n’y a pas souvent de dessert ou que l’on est incapables de les trouver dans les menus en chinois nous avons pris l’habitude de nous acheter des glaces après le restaurant !

Comme nous avions une journée de repos à Yining avant notre train de nuit pour Urumqi nous avons profité de l’après-midi pour aller visiter la vielle ville et le quartier Ouïghour. Martin s’est régalé, les petites ruelles, les portes en bois et les cours fleuris ont réjoui son oeil de photographe !

Mosquées colorées, et cuisine de rue ont éveillé nos yeux, nos narines et nos papilles !

Avant de prendre le train de nuit pour Urumqi nous avons rencontrée une adorable chinoise en voyage elle aussi. Elle a vu que nous étions un peu stressé par les trois contrôles avant la salle d’attente pour les trains et a été nous chercher des nouilles pour que l’on puisse manger avant de prendre notre train !

Nous avons pris trois trains pour rejoindre Golmud : un train de nuit pour Urumqi la capitale de la province du Xinjang, puis le TGV chinois pendant 10h pour Xinning la capitale de la province du Qinghai. Et le lendamain matin nous avons pris le train pour 7 heures seulement vers Golmud ! Pas moins de 3600 km parcourus en train, tout ici en Chine est démesuré par rapport à nos standards européens !

Le train pour Golmud était le plus « typique ». Entre des tibétains en route pour Lhassa (qui avaient devant eux plus de 24h de train), des ouighours, et des hans on goute déjà à la diversité ethnique chinoise. Notre voisin était particulièrement malpoli selon les standards européens 🙂 Il a passé son temps à cracher, roter, prendre toute la place et nous avons eu du mal à retenir nos fou-rires ! Pour être honnête Flo était morte de rire à chaque rot de son voisin préféré, il faut mieux le prendre comme ça !

La dame en photo ci-dessous a passé le trajet à essayer de nous vendre, à force de démonstrations, divers objets plus ou moins utiles, de la brosse à dent à la cigarette électronique. Notre préféré était de loin l’éplucheur pour se faire des masques pour le visage en concombre, tout le wagon a eu droit à son morceau de concombre sur le visage à la fin de la démo !