Encore une fois, c’est avec un ferry que nous traversons la mer. Changer d’île c’est aussi excitant que de passer une frontière ! On voit la terre apparaitre au loin, doucement. Un nouveau « terrain de jeu » pour vadrouiller. On sent les vibrations du bateau de plus en plus fortes lorsque le port se rapproche, les odeurs, le vent : on aime bien le ferry.
Nous arrivons un après-midi sur Honshu, cela nous laisse le temps de pédaler avant de chercher un coin pour bivouaquer. Dès nos premiers coups de pédale, nous sentons que nous sommes arrivés dans une zone bien plus urbanisée. Honshu est en effet l’île principale du Japon. Quel contraste avec le petit temple en bois visité ce matin avant de prendre le ferry entre Shikoku et Honshu.
Mais, ils sont où les arbres ?
Mais Martin nous a concocté un itinéraire génial, pour remonter sur Kyoto nous n’empruntons quasiment que des pistes cyclables le long de la rivière. On est donc bien au calme ! Le soir c’est aussi très facile de camper même si la proximité de l’eau rend la tente assez humide au réveil !
Avant de rejoindre Kyoto nous passons par Nara, qui était la capitale du Japon au VIIIème siècle. Nous suivons notre petit bonhomme de chemin et tout d’un coup, on sait qu’on est arrivé dans la zone de visite : la rue est pleine de touristes de tous les horizons, et la rue est bordée de magasins de souvenirs ! La particularité de Nara c’est que le grand bois présent dans la ville abrite de nombreux cerfs qui ne sont pas du tout timides !
Pralinou, je crois que c’est là qu’il y a une visite à faire !
Euh, mais qu’est-ce que je fais là moi ?!
Il y a à Nara un superbe sanctuaire Shinto avec des lanternes de pierre et de bronze, au coeur de la forêt. Pour nous l’atmosphère y était fraiche et printanière mais on imagine bien le lieu sous une atmosphère lourde et humide pendant la saison des pluies en été.
On a la chance de découvrir Nara en pleine floraison des cerisiers, et au coucher du soleil dans le parc avec les cerfs et les biches on se croirait vraiment dans Bambi ! On plante la tente dans le parc, et voir les biches au réveil c’est quand même une sacré expérience !
Les lanternes de pierre du sanctuaire Shinto. On ne sait pas à quelle occasion elles sont allumées mais ça doit être superbe !
Flo qui mesure notre chance d’être ici en pleine floraison des cerisiers !
Bambis
Une biche se cache sur cette photo !
Alléchée par nos tartines de beurre de cacahuètes
On continue sur notre lancée de visites puisque le lendemain nous roulons jusqu’à Kyoto. On suit une piste cyclable pour l’arrivée dans la ville, tout confort 🙂 Dans les grandes villes au Japon, il faut laisser les vélos dans des parkings payants. On préfère prendre un café au Mac Do et y laisser nos vélos avec toutes nos affaires dessus ! Il n’y a qu’au Japon qu’on peut faire cela sans angoisse. On part se balader dans le sanctuaire Shinto aux 1000 Torii au sud de Kyoto, il y a beaucoup de monde mais l’endroit a un charme fou.
Les cerisiers sont partout !
Mais vraiment partout !
Pas mal de touristes louent des kimonos pour aller poser dans les temples
Les torii sont financées par des hommes d’affaire ou des entreprises, leur nom est inscrit sur chaque tori. Si on lisait le japonais la balade prendrait des allures de publicité !
Et pour notre premier soir à Kyoto on avait repéré un petit parc pour camper. Malheureusement, au moment de poser la tente, on s’aperçoit qu’il y a beaucoup de tiges assez piquantes au sol. On ne veut pas risquer de crever un matelas, alors on repart de nuit vers un autre parc. On y trouve un terrain de baseball : parfait pour poser notre tente ! Ce n’est qu’au Japon qu’on peut camper si tranquillement même dans les grandes villes.
Urabn camping in Kyoto
Le lendemain on part se balader dans le centre historique, visiter des temples et rouler dans la ville pour relier tous ces points d’intérêt entre eux. A notre grande surprise on prend beaucoup de plaisir à se balader dans Kyoto avec nos vélos, la circulation n’est pas trop dense et c’est un bon moyen de s’imprégner de l’atmosphère de la ville. L’ancien côtoie le moderne, il y a beaucoup de parcs, et on se dit que c’est une ville où on aimerait habiter !
Séance photo pour ce couple qui va se marier : kawaiiiiiii
Les belles petites ruelles
Et sinon c’est autorisé de parler, mais pas trop fort !
Tôt le matin, les ruelles sont encore désertes
Martin rêvait de ces ruelles pleines de fils électriques, qui l’avaient marqué dans le film « Lost in translation »
On visite Kinkaku-ji le pavillon d’or, qui donne l’impression d’être une source de lumière tant il étincelle. Et juste à côté on visite également le Ryoan-ji, un monastère zen où il y a un jardin de pierre célèbre. 15 roches sont posées sur des graviers clairs, mais de n’importe quel point nous n’arrivons qu’à en voir 14 à la fois. Seul Buddha peut voir les 15 ! L’ambiance est calme et paisible et autour les salles avec tatamis au sol et panneaux en bois coulissant pour cloisonner les espaces, nous rappellent à quel point on aime l’architecture au Japon !
Kinkaku-ji ou l’harmonie japonaise
Des petits cailloux
Le soir on va rejoindre Valérie, Glenn et leurs deux enfants qui passent 5 semaines à Kyoto. Ce sont les voisins de Liz et Arthur, de bons amis parisiens, qui nous ont mis en contact. Ils nous accueillent chez eux et on passe une super soirée à boire du Sake, discuter du Japon que Glenn connait très bien car il y a travaillé en tant que professeur d’anglais pendant 3 ans. Difficile de se coucher tôt car on a plein de choses à se raconter : ils se sont rencontrés sur la route puis ils ont baroudé ensemble en Inde, Chine, Tibet…
Glenn et Valérie nous proposent de rester une journée pour nous reposer, on se laisse tenter ! Martin a beaucoup de tri à faire dans les photos. Comme on ne s’arrête pas dans des auberges et hôtels ici au Japon, on n’a pas trop l’occasion de se poser avec l’ordinateur. Du coup ce sera une journée studieuse pour nous, Martin trie les photos, Flo écrit les futurs articles de blog. Et on en profite quand même pour aller voir le magasin de thé Ippodo très réputé à Kyoto. Mais aussi surprenant que cela puisse paraitre, on aime bien ne rien faire quand on fait des pauses. Nos pauses ressemblent donc souvent à une grosse glandouille 🙂
Sake avec Tenzin, Valérie et Glenn
On quitte finalement Valérie, Glenn et Kyoto (avec un petit pincement au coeur car on a vraiment bien sympathisé avec eux) pour se diriger vers les Alpes japonaises. On passe par le lac Biwa, qui nous déçoit un peu car on s’attendait à un endroit plus sauvage ! On continue en remontant vers le Nord à suivre la floraison des cerisiers, qui avec les brumes matinales rendent l’atmosphère vraiment magique.
Superbe vue au réveil
Impressions
Puis après quelques jours de pédalage on arrive au beau village de Shirakawa-go. Il est classé au patrimoine mondial avec ses belles maisons traditionnelles au toit de chaume. Le toit est très pentu pour supporter les importantes chutes de neige pendant l’hiver.On campe sur un parking surplombant le village et on se fait une petite frayeur au réveil en croyant voir un ours dans la forêt juste à côté. Finalement c’est un Saro aussi appelé antilope japonaise qu’on aurait pu aller voir de plus près !
Il reste un peu de neige quand même !
La bête
Levés à 5h du matin, on part tout content vers un petit col direction Takayama vers l’Est puis vers Nagano. On imagine un peu naïfs que fin mars la petite route menant un col à seulement 900m sera ouverte ! Mais on apprend que le col est fermé… Et dans les jours suivants on va réaliser qu’il fait bien plus froid à une altitude donnée dans les Alpes japonaises que dans les Alpes françaises ! Même si leur nom commence pareil 😉 Et dire que Martin nous avait prévu des cols à 2700m… Une belle illusion ! Nous qui étions très contents d’arriver dans les Alpes avec plusieurs semaines devant nous (au départ on ne pensait pas pouvoir rouler autant), on déchante!
Suivent plusieurs jours de changement d’itinéraire fréquents (difficile de se faire comprendre et de savoir quelles routes sont ouvertes ou fermées). On passe donc quelques journées compliquées pour le moral, avec l’impression de ne faire que zigzaguer sur des routes sans grand intérêt et arriver sur des voies sans issues. De plus la météo s’est beaucoup compliquée et au froid s’ajoutent la pluie et le vent. Cela fait aussi partie du voyage à vélo et comme souvent dans les situations compliquées nous ferons de belles rencontres. On vous les raconte au prochain épisode !
Le charme des petits chemins
Les Pralines en vadrouille 
Japan is very, very beautiful – we like to visit this country once
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