Jour 1
6h45 réveil, aujourd’hui départ pour les douanes et pour attaquer le Turkménistan ! Du côté iranien, personne ne semble pressé. Nous, on voit juste l’heure tourner et les températures monter… Du côté turkmène, on n’est pas là pour blaguer. Fouille des sacoches dans les moindres détails par 6 personnes en rang d’oignon. Chaque médicament est ausculté, notre popote vérifiée, on doit parfois faire des mimes pour expliquer la fonction de chaque objet que l’on transporte avec nous.
11H on sort des douanes après 3h avec notre précieux tampon. Première victoire. Il commence déjà à faire très chaud. Direction le village frontalier de Serakhs. On cherche le « magasin de peinture » qui semble t-il permet de changer des dollars en manat (monnaie locale). On attaque les courses pour la journée de vélo et l’éventuelle nuit dans le désert. La première ville est à 100km. Nos vélos s’alourdissent de 22L d’eau.

Les femmes sont désormais vétues de jolies robes colorées. Cela nous change des grands voiles noirs en Iran.
Il est 12h, il fait déjà 40°C à l’ombre, c’est parti pour la route qui alterne entre goudron défoncé, sable et cailloux.

Pause déjeuner sous un arbuste avec couverture de survie pour un semblant d’ombre le vent est chaud, on n’a pas trop l’appétit, mais on se force à manger pour la suite de la journée.

Difficile de refroidir avec un vent brulant et le sol qui rayonne
Bouteille salvatrice de coca frais offerte par 4 turkmènes et un russe au milieu de nulle part. Ils proposent deux fois des bières à Martin !

Vers 17h on reprend des forces car les températures baissent, il doit faire 36°C, ce qui permet de rouler un peu plus vite : 15km/h ! La journée est épuisante car on doit en permanence fixer le sol du regard et slalomer entre les trous avec un vélo bien chargé.


Une bouteille d’eau et de coca avalée en 5 min, on repart !
Le soleil se couche vers 20h, on décide de tirer encore 20km pour atteindre la ville et l’hypothétique Hotel que l’on voit sur le GPS.


Fin de route à la lampe frontale. On arrive finalement à 21h30 à l’hôtel de Hauz-Han dans un sale état : fatigués et remplis de sable et de poussière.
Les Pralines « avec » chaussures
Les Pralines « sans » chaussures
Première bière bien fraiche depuis bien longtemps : on a la tête qui tourne. Nombre de litre bus : 14L sans camper (et très peu de pause pipi ^^)

Petit plaisir bien mérité après l’Iran et cette difficile journée
Jour 2
Réveil 7h pour faire la « grasse matinée », on nettoie les vélos qui sont remplis de poussière et de sable. Le vent n’est pas trop fort aujourd’hui.

C’est reparti pour le russe car de retour dans l’ancienne Union Soviétique. TV, radio, et musique russe désormais dans les cafés et restaurants.

#KittySession

On l’embarque ?
Les paysages sont plus vert car la zone est irriguée. On croise quelques monuments démesurés qui nous rappellent Skopje – la capitale de la Macédoine.



On s’offre un petit restaurant à Mary, on s’y arrête 2h entre 14h et 16h pour éviter la fournaise. Le soir, on arrive devant un café qui fait hôtel nous disent les gens attablés. Finalement non. Mais on peut camper derrière, parfait ! Après une bière, une douche à l’aide d’un mini seau et un diner rapide, on se prépare à s’installer. Mauvaise nouvelle, les toilettes sont toutes proches de là où on pensait poser la tente (dans notre soulagement de trouver un endroit pour dormir on avait pas fait attention)… En plus on entend beaucoup le bruit de la cuisine. Bon on marche un peu pour essayer de camper dans les champs derrière. Fail, y’a pas de coin plat. On retourne derrière le café. On se trouve finalement un coin un peu à l’écart de la cuisine et des toilettes. On installe juste l’intérieur de la tente car il fait super chaud. On s’endort. 30 min après il se met à pleuvoir, on doit installer la surtente ! Bref on a quand même pas trop mal dormi !

Jour 3
Réveil avec le soleil et le bruit des cuisines. Il nous restait une fin de « Nutella » iranien dans les sacoches pour le petit-déjeuner, c’est parti pour notre troisième journée où l’on attaque le second désert avec des dunes cette fois ci. Excitation dès les premières dunes, mais notre enthousiasme est vite calmé par un fort vent de face qui se lève (et qui ne s’arrêtera plus jusqu’à Bukhara en Ouzbékistan).

Le slalom entre les trous reprend par période, on commence à sentir nos fesses et nos bras. Première pause dans un café : deux hommes viennent papoter avec nous. Ce sont ces iraniens ! (Ahhhh les iraniens) De leur côté les turkmènes sont plutôt indifférents à notre présence. Les routiers iraniens nous offrent des gâteaux (les préférés de Flo en Iran fourrés chocolat noisette) et un « gorme sabzi » (plat iranien) en boite. Parfait pour notre bivouac de ce soir !

14h Pause dans un « café-resto » où l’on peut manger dans des box climatisés. On se vêtit d’un pull pour ne pas attraper froid alors qu’il fait 45°C dehors ! Mais cela fait du bien de pouvoir faire baisser la température du corps.

Le resto nous fait payer pour notre heure de sieste..! On paye mais on râle et on informe les tadjik avec qui Martin discutait du comportement du restaurateur. On fait aussi nos provisions car le prochain ravitaillement est à 60km ce qui alourdit à nouveau considérablement nos montures.

20h on se prépare pour notre première nuit dans le désert … Tranquille et tous les deux, on est tout heureux ! On se régale de notre riz avec la conserve iranienne.


21h la pleine lune se lève, pas besoin de lampe frontale !
Jour 4
5h50 réveil avec le soleil qui chauffe déjà la tente. Petit thé mariage « Pleine Lune » l’heureux élu qui nous suit depuis Paris ! (On ne refait pas les Pralines).

Aujourd’hui c’est la journée Snickers, on en mange 4. Ça fait du bien parfois ces petits craquages quand on subit un peu 🙂 10h première halte dans un café après 30km. On s’enfile une bouteille d’eau gazeuse chacun , ce qui devient une tradition désormais à chaque pause.

14h on attend le deuxième café de la journée et on s’offre une omelette et des raviolis (de toute façon, il n’y a que ça…). L’auberge est tenue par un russe de 50/60 ans qui est né ici (et a passé sa vie dans ce café) mais qui ne parle pas un mot de Turkmène ! Du coup il est plutôt balaise en mime. 16h, on attaque une série de « cols » et « descentes » toutes à 12% ! Attention ça va viiiiite !!! En fait c’est plat, mais c’est tellement plat et droit qu’à la moindre variation de dénivelé ou de trajectoire, des panneaux préviennent les chauffeurs 😀

18h on arrive aux portes de Turkmenabat, dernière grosse ville … avant la frontière !

Ce soir on se pose au calme avec une bonne douche dans un hôtel « grand luxe » en façade mais sans trop le luxe à l’intérieur 🙂 20h30 On se crème les fesses car elles commencent à accuser le coup de ces nombreuses heures sur la selle à rouler lentement face au vent.

21h50 on apprend que la cuisine ferme dans 10 minutes, du coup on file au supermarché qui ferme dans 5 min acheter des pâtes, knacky et bières pour célébrer notre arrivée à Turkmenabat qui est à 40km de la frontière. Cuisine au réchaud sur le balcon, et petite soirée comme à la maison en regardant Les Inconnus : la France nous manque un peu 🙂

Jour 5
9H30 les Pralines émergent difficilement. Mal aux fesses et aux jambes. Après avoir rangé lentement nos affaires, on décolle à 11h pour la frontière. Il fait déjà chaud mais on est tellement content d’arriver en Ouzbékistan qu’on n’y prête pas vraiment attention. Turkmenabat a des allures de Skopje avec de grandes et belles statues à l’effigie des fondateurs de la nation, les bâtiments sont blancs et vert ce qui donne une belle unité à la ville, ici le goudron est impeccable, il y a des lampadaires tous les 5 mètres prêts à éclairer la grande artère 2*4 voies que nous empruntons.


13h30 arrivée à la douane où les turkmènes nous laissent partir après 5 contrôles successifs de passeport. Ensuite les ouzbeks commencent par prendre notre température : a-t-on résisté à ces 5 jours de traversée dans le désert ? 😉
Bilan :
520 km en 5 jours avec une vitesse moyenne autour de 16km/h, du vent de face et des températures vraiment chaudes. Alors, oui, on est content de quitter le pays ! 5 jours aussi à faire valider par les turkmènes les supposés points d’eau sur notre carte et notre GPS. C’est la première fois qu’on devait autant anticiper notre consomation d’eau. Avec ces températures et le vent chaud, on boit énormément ! On est aussi très content d’avoir réussi car ce n’était pas gagné d’avance. On est très dépendant des conditions météo. Dans l’autre sens cela aurait été bien plus simple car on aurait le vent de dos. En juillet / aout, il peut faire 50°C, on était donc plutôt chanceux ! 5 jours c’est très court, un peu frustrant tout de même de ne pas avoir le temps de se poser un peu plus avec les gens, même si les paysages sont lassants. C’est le jeu avec le visa de transit…