La Géorgie ou l’arrivée en ex-URSS

Nous avions laissé la Turquie avec en dernière impression la gentillesse incroyable des turcs (et les nombreux thés bus !) mais aussi des températures fraîches et des paysages minéraux.
C’est toujours avec beaucoup de curiosité, d’excitation et un peu d’appréhension que nous passons les frontières à vélo. Après avoir pris nos habitudes dans un pays – appris quelques mots, savoir comment se comportent les gens et connaître le type de commerces qu’on pourra trouver pour l’eau et la nourriture – on se replonge dans l’inconnu. En passant les frontières à vélo on réalise à quel point les cultures sont différentes à quelques mètres d’écart. Et c’est encore plus vrai entre la Turquie et la Géorgie (tout comme entre la Grèce et la Turquie).
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Dès les premiers villages nous apprenons à connaître notre nouvel environnement ! Un peu moins de coucous mais les gens répondent avec un grand sourire à nos signes de la main. Le réseau de station essence qui nous permet en Turquie de recharger régulièrement eau et pique-nique est beaucoup moins dense et les stations sont comment dire, un peu comme dans les films des années 60 ! Le parc automobile change aussi beaucoup et au moins 2 voitures sur 3 sont des Lada vestiges de l’union soviétique. Et surtout ce n’est plus du thé que nous proposent les gens mais des shots de vodka ! Flo passe à travers les mailles du filet car mine de rien ce sont beaucoup plus les hommes qui boivent ! Et forcent Martin à trinquer avec eux (dur dur car il a de mauvais souvenirs de soirées à la vodka ;-)) ! Les gens fument comme des sapeurs ici ! Il faut dire que le paquet de cigarettes coûte aux alentours de un euro.
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La Géorgie nous a réservé de belles surprises en terme d’accueil ! Nous avons souvent rencontré des familles adorables même s’il est un peu difficile de communiquer car personne ne parle anglais. Ici c’est géorgien ou russe ! (d’ailleurs il y a beaucoup de produits russes dans les magasins).
Nous avons aussi testé les pistes géorgiennes qui permettent de rouler dans des zones plus reculées. C’est génial quand il fait beau mais quand c’est mouillé le lendemain le défi à relever est bien plus important ! Surtout pour Flo ! Heureusement Martin est un super coach et c’est parti pour le VTT avec sacoches dans la gadoue, ou plutôt la « Russian asphalt » comme l’appelle les locaux 😀
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Into the georgian wild

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La team qui nous a nettoyé au Karsher nos vélos !

Nous avons eu un énorme coup de cœur pour Tbilissi la capitale et surtout on y a retrouvé le printemps avec ses températures clémentes et les arbres en fleur. Nous y sommes arrivés un peu plus tôt que prévu. Après un petit col nous avons été surpris par un vent très fort en pleine descente. Il était de côté et c’était presque impossible de rouler. On nous a gentiment proposé de nous descendre en voiture. Et puis comme le pilote, car il s’agissait d’un véritable pilote de montagne, continuait à rouler et allait jusqu’à Tbilissi, que Flo avait vraiment besoin d’une pause on s’est laissé tenter ! 🙂
Tbilissi est une ville très verte avec un centre tel qu’on imagine le centre de Paris si Haussman n’était pas passé par là.
Des maisons avec beaucoup de bois, qui pour beaucoup défient les lois de la gravité. On se demande comment elles tiennent encore debout !
Des ruelles sinueuses qui réservent de belles surprises. On a donc déambulé dans la ville, visite quelques églises, dégusté du vin et profité de quelques bonnes tables. On ne se refait pas !
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Et surtout, on n’a pas oublié de fêter Pâques  avec la traditionnelle « Panetone géorgienne ». On en a fait des stocks sur le vélo 🙂
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Allez zou, on file vers l’Arménie maintenant !
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Les montagnes de l’est turc

Nous voilà partis déjà depuis plus d’une semaine et nous sommes complètement replongés dans le rythme du vélo. On s’adapte très vite 🙂 Les très nombreux thés turcs qu’on nous propose à n’importe quelle heure de la journée aident bien. Et avec l’hiver des montagnes turques, on ne dit pas non !

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Un petit çay pour remonter les vélos !

 

Nous avons retrouvé la Turquie qu’on avait adorée l’été dernier, avec la gentillesse des gens, leur hospitalité, et leur volonté de toujours nous aider. Il faut reconnaître que cela tranche avec l’idée que l’on s’en fait en France. Beaucoup de gens nous ont demandé avant le départ si ce n’était pas risqué d’aller en Turquie étant donné le contexte actuel. La situation n’est pas rose en Turquie mais sur les petites routes avec son vélo, on se sent vraiment en sécurité ici. C’est même rassurant d’être ici, car « rien ne peut nous arriver », en cas de pépin, on sait qu’on nous aidera.

 

Flo a ses petites astuces pour faire face à la météo et au dénivelé !

Les turcs nous ont encore montré à quel point l’hospitalité est importante pour eux, et cela nous a bien aidé car le climat dans la région n’est pas encore très clément 🙂 On a appris qu’on était dans la région la plus froide de Turquie : au programme neige, vent, température proche de 0°C 🙂 Nous avons passé notre première semaine entre 1700m et 2100m, loin du printemps parisien que nous avons laissé derrière nous.

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Des montagnes et des orages

Etant données les températures plutôt fraîches, nous nous sommes souvent réfugiés à « l’intérieur », et en Turquie la TV est toujours allumée. Au programme ces jours ci, le référendum pour la modification de la constitution turque pour renforcer le pouvoir présidentiel. Parler de politique avec les personnes qui nous invitent chez eux est toujours délicat, mais nous avons eu quelques occasions d’échanger sur le sujet. Derrière le référendum se cache des sujets profonds qui animent la Turquie en ce moment. Le poids politique de l’Islam grandit depuis l’arrivée d’Erdogan au pouvoir en 2002, en s' »opposant » aux valeurs laïques d’Attaturk fondateur de la nation turque actuelle. Derrière ce referendum se cache aussi une réaction sécuritaire face au dernier coup d’état raté du 15 juillet 2016. Tout cela est bien complexe pour être résumé en quelques lignes car le référendum tourne aussi autour de la personne du président actuel Recep Tayyip Edrogan qui est très apprécié dans les zones rurales pour avoir accompagné le développement du pays mais aussi très critiqué car il monopolise le pouvoir depuis 2002, et dont le pouvoir prend des tournures autoritaires.

Depuis notre arrivée, nous suivons donc la couverture médiatique du référendum qui fait la une de la presse, des journaux télévisés, et qui occupe une bonne partie de la matinée à la TV. Nous étions étonnés de n’entendre parler que de « Evet » qui signifie « Oui » en turc. En fait la couverture médiatique est très inégale, aucune émission  n’est consacrée au « Hayir » qui signifie « non ». En effet, à cause de l’état d’urgence (suite à la tentative de coup d’état), la règle d’équité du temps de parole n’a pas besoin d’être respectée.

Le référendum se tient aujourd’hui, dimanche 16 avril, en Turquie !

C’est donc entre flocons de neige, soleil, vent, discussions, référendum et thés que nous avons passé notre première semaine dans l’est « glacial » de la Turquie.

 

Prochaine destination, le « Gürcistan » ou Géorgie !

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Avant de passer la frontière nous avons pu profiter une dernière fois de la Turquie en partageant un déjeuner avec des routiers turcs qui font la navette entre l’Azerbaïdjan et Istanbul.

 

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Au revoir la Turquie et en route vers la Géorgie !

Turquie nous voilà ! 

Après une longue journée d’avion et d’attente nous voilà à Erzurum qui est en fait une station de ski ! Les turcs sont curieux de savoir ce qu’on fait là si ce n’est pas pour le ski. 

Martin était content car on a volé avec le tout nouvel Airbus motorisé par les Leap de Safran ! Et nous devons reconnaître que le silence était au rendez-vous dans la cabine (merci JF !) 🙂

Et ce matin nous attaquons par le traditionnel « cag kepab »  d’Erzurum pour le petit déjeuner ! 

Les turcs sont toujours aussi gentils et prêts à rendre service. Heureusement qu’on baragouine le turc car personne ne parle anglais ici ! 

On est tout content de retrouver notre Turquie adorée !