Vélo bikram en Ouzbékistan

Vous connaissez le yoga bikram ? Ca fait fureur à Paris 😉 Le principe est de faire du yoga dans une salle chauffée à 40°C. On a testé en version vélo en Ouzbékistan, entre nous c’est vraiment trop chaud !

On a pas eu trop de soucis à la douane, on savait que les ouzbèques pouvaient être un peu tatillons, mais on a pas eu droit à une seconde fouille intégrale des sacoches, juste celle des médicaments ! Plus un bon tas de papiers à compléter !

De la frontière à Bukhara nous quittons progressivement le désert et découvrons les célèbres champs de coton ouzbèques. La culture du coton date de l’ère soviétique et a été intensifiée dans les années 60. Malheureusement cette culture nécessite beaucoup d’eau et de pesticides et dans ces régions très chaudes, les fleuves Amou-Daria et Syr-Daria ont été détournées pour répondre aux besoins de cette culture intensive. La mer d’Aral alimentée par ces deux fleuves a perdu 75% de sa surface depuis 1960 (Wikipedia), avec d’importante conséquences écologiques (disparition de toutes les espèces endémiques de poisson), sanitaires (pesticides accumulés au fond de la mer maintenant en surface et balayés par les vents entrainent de nombreux cancers pour les populations alentours ainsi qu’une mortalité infantile importante). On n’a pas vu ce qui reste de la mer d’Aral qui est bien plus au Nord que notre parcours mais on a constaté le nombre important de champs de coton, parfois complètement immergé entrainant une forte humidité dans ce pays au climat normalement plutôt sec.

Dès le premier soir nous avons pu rencontrer des Ouzbèques ! En effet nous visions un hotel pour nous reposer de nos 5 jours marathon turkmènes mais la plupart des hotels en dehors des grosses villes refusent les étrangers. Après deux refus, nous avons finalement frappé chez une gentille famille qui a accepté que l’on plante la tente dans leur jardin ! Nous avons pu échanger un peu grace à notre guide de conversation russe !

20170613-DSCF2054-Silk Road

Super spot de camping chez l’habitant

20170613-DSCF2055-Silk Road

Petit déjeuner au frais

20170613-DSCF2058-Silk Road

On arrive à Boukhara !!

Le lendemain midi nous arrivons dans le centre de Boukhara par de petites ruelles. Après le Turkmenistan quel plaisir de retrouver de beaux centres villes ! Et des restos ! Pour nos premiers repas à Boukhara on se gave des spécialités locales : plov (poëlée de riz avec raisins sec, carottes et pois chiche), raviolis, brochettes… Résultat des courses, Martin est cloué au lit pour une journée, Flo se sent juste un peu ballonnée. Apparement la cuisine riche en huile de coton peut être délicate à digérer pour nous, mais aussi les conditions d’hygiène ne sont plus les même qu’en Iran. Nous prenons une sage décision, pour continuer à rouler et nous sentir en forme, nous cuisinerons désormais nous même. Et nous avons tenu jusqu’à maintenant (nous sommes à Dushambe au Tadjikistan) ! Même si la chaleur a parfois rendu les heures de pédalage après déjeuner difficiles, nous n’avons plu eu de problèmes digestifs !

20170613-DSCF2062-Silk Road

20170613-DSCF2065-Silk Road

Encore dans l’euphorie culinaire… Plus pour longtemps !

20170613-DSCF2066-Silk Road

Mémorable bataille d’eau !

On a été assez fascinés par Boukhara, ses mosquées et madrassas (écoles coraniques). On se souvenait du jour où on avait découvert quelques photos en planifiant le voyage. Et là ça y est, on y était pour de vrai, et on était arrivés avec nos vélos ! Quelle satisfaction 🙂

20170613-DSCF2069-Silk Road

Boukhara au coucher du soleil, le meilleur moment pour visiter tant pour les couleurs de fin de journée que pour la fraicheur !

20170613-DSCF2073-Silk Road

20170614-DSCF2075-Silk Road

LE spot d’espresso : pour se sentir un peu à la maison !

20170614-DSCF2078-Silk Road

20170614-DSCF2081-Silk Road

Le dôme poilu (des petites herbes lui poussent dessus !)

20170614-DSCF2086-Silk Road20170614-DSCF2089-Silk Road

Après avoir profité de deux jours de repos à Boukhara nous avons repris la route pour Samarcande. On a bien poussé pour faire les 300 km en trois jours car pour tout vous avouer entre les routes plates et droites; la chaleur infernale, les champs de coton ou de blé à l’infini, on avait qu’une envie : rejoindre au plus vite le Tadjikistan pour retrouver un peu de relief et de fraicheur !

20170616-DSCF2091-Silk Road

Il fait trop chauuuuud !

20170616-DSCF2100-Silk Road

20170616-DSCF2109-Silk Road

King size beers : bouteille de 2L et cannette de 1L !!!

20170616-DSCF2111-Silk Road

Martin a adopté un petit kitty !

20170617-DSCF2113-Silk Road

Sourires, chaleur et couleurs !

20170617-DSCF2116-Silk Road

Fatiiiigue et chaleur !

20170618-DSCF2117-Silk Road

Sur le chemin de Samarcande nous avons pu une nouvelle fois expérimenter la gentillesse des Ouzbèques. Nous avons plusieurs fois pu planter la tente dans leur jardin, et nous avons également rencontré pendant nos courses du midi un professeur de maths. On n’avait pas réussi à trouver de fromage pour nos sandwich, et on avait continué un peu à rouler avant de pique niquer. Alors qu’on est installés à une terrasse il nous rejoint avec un énorme morceau de fromage ! Il a été en chercher pour nous et ensuite a roulé tout doucement pour nous retrouver. Adorable !

20170618-DSCF2119-Silk Road

Notre sauveur de fromage !

Nous sommes arrivés à Samarcande au coucher du soleil et notre Guesthouse était juste à côté du Registan. C’était assez incroyable d’arriver devant ces monuments qui nous ont fait rêver quand on préparait le voyage à Paris.

20170618-DSCF2124-Silk Road

Arrivée au Registan à Samarcande au coucher du soleil

20170619-DSCF2133-Silk Road

Dans notre guesthouse nous avons retrouvé deux motards français croisés sur la route et rencontré d’autres français. Ca nous a fait du bien de passer une soirée à papoter en français, de nos différentes expériences du voyage, de nos problèmes de digestion et de nos envies de bonne nourriture ! On le savait mais l’Asie centrale n’est clairement pas une destination gastronomique 😉

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

La bande des frenchies !

Cette petite pause a permis à Martin de changer nos chaînes (explications à venir dans la gazette du mécano !) et de nous promener tranquillement dans Samarcande. Généralement plutôt en fin de journée avec les belles lumières du soir et les températures plus clémentes !

20170620-DSCF2138-Silk Road

Atelier maintenance des chaînes par Martin le mécano !

20170620-DSCF2151-Silk Road

20170620-DSCF2144-Silk Road

Le monde est petit, alors qu’on se ballade on rencontre Fahrad un iranien qui nous a aidé par téléphone avec notre problème de moyeu ! Cette fois on se rencontre en vrai, et on le croisera à nouveau au Tadjikistan !

20170620-DSCF2154-Silk Road

20170620-DSCF2150-Silk Road

Après Samarcande enfin les montagnes sont de retour ! Même si quelques journées sont encore assez plates nous sommes sur de plus petites routes et les paysages vallonnés nous remettent le moral !

20170621-DSCF2166-Silk Road

20170621-DSCF2174-Silk Road20170621-DSCF2170-Silk Road

20170621-DSCF2163-Silk Road

Quand la biquette ne veut pas avancer, la brouette est plutôt efficace !!

20170621-DSCF2175-Silk Road

Majestueux Martin dans un majestueux parc vide

Nous campons au bord d’un petit lac où nous pouvons filtrer de l’eau pour la soirée et où une famille nous accueille gentiment sur sa terrasse. On nous offre de délicieux fruits et du lait. Les Ouzbèques nous ont toujours ouvert la porte pour camper dans leur jardin, ils nous apportent à manger mais nous laissent seuls et mangent séparément. D’un côté ça nous fait du bien d’être au calme après une journée de vélo et on préfère toujours cuisiner notre nourriture mais à la fois on n’a pas pu beaucoup échanger avec eux, de toute façon très peu parlent anglais.

20170621-DSCF2189-Silk Road

Montage de la tente sous le regard avisé des enfants de la famille

20170621-DSCF2180-Silk Road

Filtration au coucher du soleil

20170621-DSCF2186-Silk Road

20170621-DSCF2178-Silk Road

 

On a encore bien chaud même s’il y a plus de relief. Alors le midi généralement la sieste est de mise ! Nous trouvons toujours de petits markets pour faire nos courses mais le choix est plutôt limité !

20170622-DSCF2195-Silk Road

20170623-DSCF2206-Silk Road

20170623-DSCF2212-Silk Road20170623-DSCF2216-Silk Road

20170623-DSCF2218-Silk Road

Quand tu pic nique près d’un stand de pomme et qu’on t’apporte ensuite de confortables matelas pour la sieste, que demander de plus ?

20170623-DSCF2208-Silk Road

 

Plus on s’est approchés du Tadjikistan plus c’était aride avec moins de cultures. Nous avons trouvé un super camping spot entre deux cabanes de bergers. Invisible depuis la route, plutôt calme, l’emplacement idéal. Hélas après la nuit tombée la première camel spider est arrivée (on n’a pas de photos mais une petite recherche Google vous donnera une impression de la bête), et a été suivie par 5 de ses congénères à différents moments de notre soirée ! Elles ne sont pas vénéneuses mais assez impressionnantes, surtout de nuit quand elles sont attirées par la lumière de la frontale et donnent l’étrange impression de nous foncer dessus ! Autant dire que Flo était plutôt ravie de pouvoir de réfugier dans la tente une fois toutes les affaires rangées !!!

20170624-DSCF2236-Silk Road

20170623-DSCF2224-Silk Road

Rencontre avec un petit âne dans la cabane des camel spiders

 

20170623-DSCF2223-Silk Road

20170624-DSCF2230-Silk Road

En Ouzbekistan il est impossible de trouver de l’essence, nous avons donc du nous en procurer au marché noir (pas si noir que ça puisqu’il est très facile de trouver des vendeurs ambulants au bord de la route). La plupart des voitures roulent au gaz et les stations essences du bord de la route sont maintenant abandonnées ! Nous qui avons l’habitude d’y trouver toujours de l’eau et des goûters nous avons du faire plus de provisions dans les markets !

20170623-DSCF2202-Silk Road

20170624-DSCF2234-Silk Road

Essence « fanta » pour notre réchaud !

Nous avons pu dormir à la belle étoile à quelques kilomètres de la frontière tadjike chez une adorable famille, quel plaisir d’avoir un peu d’air et pour une fois pas de moustiques !

20170625-DSCF2239-Silk Road

Depuis l’Ouzbékistan les boulangers sont fréquents en bord de route et l’odeur du bon pain cuit dans des fours en terre nous met régulièrement l’eau à la bouche ! Encore une fois Martin a parlé de son cousin boulanger 🙂 Et voici comment le pain est fait ici !

20170625-DSCF2240-Silk Road20170625-DSCF2244-Silk Road

 

 

How to cross Turkmenistan in five days with a bike ?

This article aims at helping our fellow cyclists who want to cross Turkmenistan in 5 days. We did from Serakhs border with Iran to Farap broder with Uzbekistan between the 8th and 12th of June 2017. The challenge is to cycle the roughly 500km in 5 days. We share with you where we found water and how we dealt with heat.  Feel free to add any comments if informations are not correct anymore.

Customs : It takes time in both iranian and Turkmen customs. We arrived at opening time at iranian border around 8am. Have in mind that iranian are not very in a hurry. Border was opened but nobody to check your luggage and your passport… We had to wait 45min before someone came after Martin made its best to attract attention 🙂 Then we had the usual interview with iranian policemen (What did you do in Iran? Do you have a camera? Show me yours pics…). Then it took around 30 minutes to get our passeports checked. After a few more checks, we arrived at Turkmen customs…

We knew it before but it is very annoying to fill papers up, to go to another desk to pay then come back and finally have all luggages searched for every detail. They were 6 people opening all our luggages, and one of our strong painkillers (not with codeine though)  were forbidden in Turkmenistan. I think it did not help to accelerate the process… A lady called her boss, then long discussion and finally no fine and a stamp on the passport. It was already 11am when we arrived in Serakhs to change money and to buy water and food.

Water and food supplies

You can use the map below which shows where we can find water (and food). Hardest part is day 1 and after in the desert.

From Serakhs to Hauz-Han there is only one shop which is very close to Hauz-Han. We did not know that before and we carried water in case we had to spend the evening on the way.

Money exchange

It is possible to exchange money at the border with those guys waiting for you just after the customs. We did change our dollar in a painting shop (see map and picture below). We had 6 manat for 1$. The official rate is very bad compared to the one you can get in black market.

We changed 120$ but it was way too much! It also depends on if you go to hotels on the way. In Hauz-Han you can pay in manat (It was roughly 10$ each). Most of the others hotels you can pay in dollars. We managed to change our extra manat before crossing the Uzbekistan border. I don’t think it easy to change after the border.

Day 1 – 110km Serakhs (Iran) Hauz-Han 

It was the hardest day. We cycled from Iran border to Hauz-Han to reach the hotel. We started at 12am and it was already very hot. There is almost no shadow in the desert to cool down… And it was around 40°C…

We brought 22L of water with us in case we had to camp. It is incredible how much water you can drink when it is that hot, and your bikes become very heavy then… The road is sometimes not bad, and sometimes very bad.

We had to cycle at night because the end the road is very wet because of irrigation and there are a lot of mosquitoes so we did not want to camp there. We finally arrived at 9:30pm in Hauz-Han.

Day 2 – 120 km Hauz-Han / ~ Zakhmet 

From this day we started making long break in restaurants with A/C to avoid cycling between 2:30pm and 4pm. Lunch break in Mary. Easiest day with not a lot of wind.

Day 3 – 110km  Zakhmet – Repetek

From this day we had a headwind while cycling which is very depressing! Shops are more and more distant from each others.

Take care with water in order to carry enough with you. We had a wonderful night in the desert!

Day 4 – 97 km- Repetek- Turkmenabat 

We really started getting crazy with this flat, hot, boring road. We managed to reach Turkmenabat and offered a « treat » with a « luxury » state hotel 🙂 There are two prices, the one for local people and the one for foreigners which is higher.

Not a lot of shops on this part. Use the maps to know where to find water and food. The only motivation was to get out of the country.

Day 5 – 40km to reach the border 

We did not put the alarm clock to rest a bit and enjoyed a small sightseeing in the city. Getting out of the country is way much easier than entering it.

We were really happy to achieve that challenge but we did not know the Uzbekistan would be flat and very hot for the next coming 600km…

TGV ou le Turkménistan Grande Vitesse ! 

Jour 1

6h45 réveil, aujourd’hui départ pour les douanes et pour attaquer le Turkménistan ! Du côté iranien, personne ne semble pressé. Nous, on voit juste l’heure tourner et les températures monter… Du côté turkmène, on n’est pas là pour blaguer. Fouille des sacoches dans les moindres détails par 6 personnes en rang d’oignon. Chaque médicament est ausculté, notre popote vérifiée, on doit parfois faire des mimes pour expliquer la fonction de chaque objet que l’on transporte avec nous.

11H on sort des douanes après 3h avec notre précieux tampon. Première victoire. Il commence déjà à faire très chaud. Direction le village frontalier de Serakhs. On cherche le « magasin de peinture » qui semble t-il permet de changer des dollars en manat (monnaie locale). On attaque les courses pour la journée de vélo et l’éventuelle nuit dans le désert. La première ville est à 100km. Nos vélos s’alourdissent de 22L d’eau.

20170608-DSCF1880-sans titre

Les femmes sont désormais vétues de jolies robes colorées. Cela nous change des grands voiles noirs en Iran.

Il est 12h, il fait déjà 40°C à l’ombre, c’est parti pour la route qui alterne entre goudron défoncé, sable et cailloux.

20170608-DSCF1893-sans titre

Pause déjeuner sous un arbuste avec couverture de survie pour un semblant d’ombre le vent est chaud, on n’a pas trop l’appétit, mais on se force à manger pour la suite de la journée.

20170608-DSCF1896-sans titre

Difficile de refroidir avec un vent brulant et le sol qui rayonne

Bouteille salvatrice de coca frais offerte par 4 turkmènes et un russe au milieu de nulle part. Ils proposent deux fois des bières à Martin !

20170608-DSCF1895-sans titre

Vers 17h on reprend des forces car les températures baissent, il doit faire 36°C, ce qui permet de rouler un peu plus vite : 15km/h ! La journée est épuisante car on doit en permanence fixer le sol du regard et slalomer entre les trous avec un vélo bien chargé.

20170608-DSCF1903-sans titre

20170608-DSCF1922-sans titre

Une bouteille d’eau et de coca avalée en 5 min, on repart !

Le soleil se couche vers 20h, on décide de tirer encore 20km pour atteindre la ville et l’hypothétique Hotel que l’on voit sur le GPS.

20170608-DSCF1925-sans titre

20170608-DSCF1938-sans titre

Fin de route à la lampe frontale. On arrive finalement à 21h30 à l’hôtel de Hauz-Han dans un sale état : fatigués et remplis de sable et de poussière.

 

Première bière bien fraiche depuis bien longtemps : on a la tête qui tourne. Nombre de litre bus : 14L sans camper (et très peu de pause pipi ^^)

20170608-DSCF1945-sans titre

Petit plaisir bien mérité après l’Iran et cette difficile journée

Jour 2

Réveil 7h pour faire la « grasse matinée », on nettoie les vélos qui sont remplis de poussière et de sable. Le vent n’est pas trop fort aujourd’hui.

20170609-DSCF1947-sans titre

C’est reparti pour le russe car de retour dans l’ancienne Union Soviétique. TV, radio, et musique russe désormais dans les cafés et restaurants.

 

20170609-DSCF1950-sans titre

#KittySession

 

20170609-DSCF1975-sans titre

On l’embarque ?

Les paysages sont plus vert car la zone est irriguée. On croise quelques monuments démesurés qui nous rappellent Skopje – la capitale de la Macédoine.

20170609-DSCF1995-sans titre

20170609-DSCF1998-sans titre

20170609-DSCF1999-sans titre

On s’offre un petit restaurant à Mary, on s’y arrête 2h entre 14h et 16h pour éviter la fournaise. Le soir, on arrive devant un café qui fait hôtel nous disent les gens attablés. Finalement non. Mais on peut camper derrière, parfait ! Après une bière, une douche à l’aide d’un mini seau et un diner rapide, on se prépare à s’installer. Mauvaise nouvelle, les toilettes sont toutes proches de là où on pensait poser la tente (dans notre soulagement de trouver un endroit pour dormir on avait pas fait attention)… En plus on entend beaucoup le bruit de la cuisine. Bon on marche un peu pour essayer de camper dans les champs derrière. Fail, y’a pas de coin plat. On retourne derrière le café. On se trouve finalement un coin un peu à l’écart de la cuisine et des toilettes. On installe juste l’intérieur de la tente car il fait super chaud. On s’endort. 30 min après il se met à pleuvoir, on doit installer la surtente ! Bref on a quand même pas trop mal dormi !

20170609-DSCF2002-sans titre

Jour 3

Réveil avec le soleil et le bruit des cuisines. Il nous restait une fin de « Nutella » iranien dans les sacoches pour le petit-déjeuner, c’est parti pour notre troisième journée où l’on attaque le second désert avec des dunes cette fois ci. Excitation dès les premières dunes, mais notre enthousiasme est vite calmé par un fort vent de face qui se lève (et qui ne s’arrêtera plus jusqu’à Bukhara en Ouzbékistan).

20170610-DSCF2013-sans titre

Le slalom entre les trous reprend par période, on commence à sentir nos fesses et nos bras. Première pause dans un café : deux hommes viennent papoter avec nous. Ce sont ces iraniens ! (Ahhhh les iraniens) De leur côté les turkmènes sont plutôt indifférents à notre présence. Les routiers iraniens nous offrent des gâteaux (les préférés de Flo en Iran fourrés chocolat noisette) et un « gorme sabzi » (plat iranien) en boite. Parfait pour notre bivouac de ce soir !

20170610-DSCF2012-sans titre

14h Pause dans un « café-resto » où l’on peut manger dans des box climatisés. On se vêtit d’un pull pour ne pas attraper froid alors qu’il fait 45°C dehors ! Mais cela fait du bien de pouvoir faire baisser la température du corps.

20170610-DSCF2031-sans titre

Le resto nous fait payer pour notre heure de sieste..! On paye mais on râle et on informe les tadjik avec qui Martin discutait du comportement du restaurateur. On fait aussi nos provisions car le prochain ravitaillement est à 60km ce qui alourdit à nouveau considérablement nos montures.

20170610-DSCF2014-sans titre

20h on se prépare pour notre première nuit dans le désert … Tranquille et tous les deux, on est tout heureux ! On se régale de notre riz avec la conserve iranienne.

20170610-DSCF2035-sans titre

20170610-DSCF2038-sans titre

21h la pleine lune se lève, pas besoin de lampe frontale !

Jour 4

5h50 réveil avec le soleil qui chauffe déjà la tente. Petit thé mariage « Pleine Lune » l’heureux élu qui nous suit depuis Paris ! (On ne refait pas les Pralines).

20170611-DSCF2040-sans titre

Aujourd’hui c’est la journée Snickers, on en mange 4. Ça fait du bien parfois ces petits craquages quand on subit un peu 🙂 10h première halte dans un café après 30km. On s’enfile une bouteille d’eau gazeuse chacun , ce qui devient une tradition désormais à chaque pause.

20170611-DSCF2043-sans titre

14h on attend le deuxième café de la journée et on s’offre une omelette et des raviolis (de toute façon, il n’y a que ça…). L’auberge est tenue par un russe de 50/60 ans qui est né ici (et a passé sa vie dans ce café) mais qui ne parle pas un mot de Turkmène ! Du coup il est plutôt balaise en mime. 16h, on attaque une série de « cols » et « descentes » toutes à 12% ! Attention ça va viiiiite !!! En fait c’est plat, mais c’est tellement plat et droit qu’à la moindre variation de dénivelé ou de trajectoire, des panneaux préviennent les chauffeurs 😀

20170611-DSCF2041-sans titre

18h on arrive aux portes de Turkmenabat, dernière grosse ville … avant la frontière !

20170611-DSCF2048-sans titre

Ce soir on se pose au calme avec une bonne douche dans un hôtel « grand luxe » en façade mais sans trop le luxe à l’intérieur 🙂 20h30 On se crème les fesses car elles commencent à accuser le coup de ces nombreuses heures sur la selle à rouler lentement face au vent.

20170611-DSCF2049-sans titre

21h50 on apprend que la cuisine ferme dans 10 minutes, du coup on file au supermarché qui ferme dans 5 min acheter des pâtes, knacky et bières pour célébrer notre arrivée à Turkmenabat qui est à 40km de la frontière. Cuisine au réchaud sur le balcon, et petite soirée comme à la maison en regardant Les Inconnus : la France nous manque un peu 🙂

20170611-DSCF2050-Silk Road

Jour 5

9H30 les Pralines émergent difficilement. Mal aux fesses et aux jambes. Après avoir rangé lentement nos affaires, on décolle à 11h pour la frontière. Il fait déjà chaud mais on est tellement content d’arriver en Ouzbékistan qu’on n’y prête pas vraiment attention. Turkmenabat a des allures de Skopje avec de grandes et belles statues à l’effigie des fondateurs de la nation, les bâtiments sont blancs et vert ce qui donne une belle unité à la ville, ici le goudron est impeccable, il y a des lampadaires tous les 5 mètres prêts à éclairer la grande artère 2*4 voies que nous empruntons.

20170612-DSCF2052-Silk Road

20170612-DSCF2051-Silk Road

13h30 arrivée à la douane où les turkmènes nous laissent partir après 5 contrôles successifs de passeport. Ensuite les ouzbeks commencent par prendre notre température : a-t-on résisté à ces 5 jours de traversée dans le désert ? 😉

Bilan :

520 km en 5 jours avec une vitesse moyenne autour de 16km/h, du vent de face et des températures vraiment chaudes. Alors, oui, on est content de quitter le pays ! 5 jours aussi à faire valider par les turkmènes les supposés points d’eau sur notre carte et notre GPS. C’est la première fois qu’on devait autant anticiper notre consomation d’eau. Avec ces températures et le vent chaud, on boit énormément ! On est aussi très content d’avoir réussi car ce n’était pas gagné d’avance. On est très dépendant des conditions météo. Dans l’autre sens cela aurait été bien plus simple car on aurait le vent de dos. En juillet / aout, il peut faire 50°C, on était donc plutôt chanceux ! 5 jours c’est très court, un peu frustrant tout de même de ne pas avoir le temps de se poser un peu plus avec les gens, même si les paysages sont lassants. C’est le jeu avec le visa de transit…

Vers la Caspienne et direction le désert !  🇮🇷 

Nous repartons de Téhéran direction Mashhad le 24 mai. Devant nous, un peu plus d’une semaine de vélo vers l’Est avec nous l’espérons l’acceptation de notre visa turkmène à la clef !

La sortie de Téhéran est un peu difficile. Pas forcément à cause de la conduite iranienne comme on pourrait le croire : en Iran les automobilistes ont les yeux partout pour éviter mobylettes, carrioles, etc. Alors on s’est toujours senti en sécurité sur la route. Par contre il y a beaucoup de camions et ces derniers émettent souvent une fumée noire très désagréable. Ajouté au bruit généré par un traffic très dense, cette première journée a été intense !

La course avec un camion !

Le soir nous avons pu dormir à l’arrière d’un petit restaurant. Quand c’est difficile de trouver un spot pour du camping sauvage nous demandons très souvent aux restaurants, ou à des particuliers de camper à l’arrière de chez eux. Méthode très efficace qui nous permet de nous sentir en sécurité dans les zones très urbanisées !

Resto et camping, on a même pu prendre une douche, le grand luxe !

Après la sortie de Téhéran nous roulons dans des paysages désertiques qui ressemblent à ceux que nous apercevions à travers la vitre dans notre train entre Yazd et Téhéran. Il fait très chaud ! Nous prenons l’habitude de faire une petite sieste après le déjeuner ce qui nous permet de ne pas rouler pendant les heures les plus chaudes ! Et nous profitons de notre récente découverte : les nougats « gaz » spécialité d’Ispahan aux pistaches et à l’eau de rose existent en version glacée. Flo ne manque pas d’en trouver pour toutes les pauses goûter de l’après-midi !

Une seconde après être arrivés sur l’aire de la station essence, il me faut une sieste maintenant tout de suite !

Miam miam les glaces Gaz pistache et rose !

Après 2 jours 1/2 de pédalage désertique et ayant du temps devant nous on décide de bifurquer vers le Nord. On va passer la chaîne de montagne Alborz et ensuite longer la Caspienne. Objectif : un peu plus de douceur et, au moins pour la traversée de l’Alborz de plus petites routes comme on les aime. Nous avons de la place sur la bande d’arrêt d’urgence mais nous en avons vraiment marre des grosses routes (mais dans le Nord de l’Iran il est souvent difficile de trouver des alternatives).

Cette décision nous réserve 2 jours de vélo dans de très beaux paysages d’abord très arides puis de plus en plus verts.

On roule enfin sur de petites routes dans la nature

 

Les sandwichs aux chips, y’a que ça de vrai !

Réveil-mouton depuis notre tente. Bêêêêêêê

Les policiers iraniens, qui se sont refait une beauté avant la photo, chemise dans le pantalon ! Ils ont bien demandé à Flo de ne pas prendre leur pied en photo pour qu’on ne voit pas qu’ils sont en sandales 😉

Pause chai alors qu’on redescend vers la Caspienne

Quand on regarde une vue satellite de l’Iran on voit bien la zone verte le long de la mer Caspienne. Les iraniens appellent cette zone « the jungle ». Quand nous redescendons vers la Caspienne, l’air devient humide, on se croirait vraiment en Asie du Sud-Est. C’est aussi ici que le riz est cultivé pour l’ensemble de l’Iran. Nous voilà donc partis pour une journée de vélo dans les rizières ! Un fort contraste avec nos journées précédentes dans le désert. L’Iran n’a pas fini de nous surprendre !

Rizière iranienne

Nous arrivons à Sari côté Caspienne et alors que nous cherchons un endroit pour camper (parc ? warmshower ?) Mahmoud arrête sa voiture et nous demande « Do you need help ? ». Il nous propose de camper dans son « orange garden » à 8 km de là. Et comme on est fatigués il vient nous chercher en pick-up avec son cousin ! Tellement gentils.

Première soirée chez Mahmoud ❤ ❤ ❤

Finalement après une première soirée passée avec sa famille, nous sommes invités à dormir à la maison. Et on s’y sent tellement bien qu’on va finalement rester 3 nuits ! Au programme repos, baignade dans le puits du cousin, barbecue, dégustation de fraises en direct du champs, coucher de soleil sur la Caspienne, et surtout beaucoup d’échange avec la grande famille de Mahmoud (ils cultivent principalement oranges et pêches et dans la grande propriété toutes les maisons sont celles de frères, cousins, oncles…). La soirée commence à une petite dizaine et se termine à 40 ! Mahmoud et sa femme Zahra ont habité 4 ans en Angleterre et sont rentrés en même temps que nous en Iran ! La chaleur des iraniens et leur famille les ont convaincus de rentrer vivre ici. On a vraiment passé des moments incroyables avec eux qui resteront gravés dans notre mémoire. En Iran et dans leur famille on s’est vraiment senti comme à la maison et ça fait un bien fou !

Fish barbecue


Et plouf dans le puits !

Vue sur les orange gardens

Plus on est de fous plus on rit !

Organic strawberries !

Ballade à la mer !


Mais nous devons repartir, même si nous avons maintenant prévu de prendre un bus pour rejoindre Mashhad, après ces quelques jours sans vélo ! Nous pédalons 2 jours et prendrons un bus depuis Gorgan. Le soir en cherchant un endroit pour camper un berger nous propose de le suivre jusqu’à chez lui. Et c’est parti pour une soirée de mime, et une nuit à l’étage de sa cabane avec juste notre tente intérieure pour nous protéger des moustiques.

La cabane du berger

Lampe à pétrole et sauterelle


Cookies à la cannelle pour le petit-déjeuner !

Le lendemain alors que nous nous dirigeons vers Gorgan pour attraper un bus nous tentons sans grand espoir de téléphoner à l’ambassade turkmène pour  nos visas. Et là nous sommes doublement chanceux : nous les avons du premier coup, et ils nous confirment que notre demande a été acceptée ! Hourrraaaaa !! Danse de la joie ! Arrivés à Gorgan nous prenons le bus pour Mashhad où nous sommes accueillis par Myriam et sa famille.

Arrivée chez Myriam nous sommes accueillis avec un superbe gâteau au chocolat !

A Mashhad, nous récupérons d’abord nos Visas, sans pouvoir boire une petite bière pour fêter ça. C’est ballot quand même !!! Et nous visitons le mausolée de l’Imam Reza avec Myriam. On a même droit à un guide personnel et un photographe qui nous mitraille pendant toute la visite ! Ca nous fait bien rire ! Avant de démarrer la visite, on a été dans un hôtel pour manger cachés (c’est Ramadan !) et le gérant a beaucoup échangé avec Myriam qui lui a tout expliqué de notre voyage. Il a alors appelé le mausolée en leur parlant de nous et en insistant pour qu’on soit bien accueillis ! Le mausolée de l’Imam Reza est un lieu saint très important pour les chiites et de nombreux pelerins viennent le visiter. Les femmes doivent avoir les pieds couverts, et porter le tchador (et pas uniquement le foulard hijab). D’où le magnifique style de Flo : sandales/chaussettes et tchador trop court !

Nous passons une fois de plus de très bons moments avec Myriam. Elle parle très bien anglais et part pour un mois de vélo entre Yerevan (Arménie) et Istambul dans une semaine avec un groupe de cyclistes iraniens. Elle s’entraîne tous les jours pour son voyage et est en pleins préparatifs. Elle nous impressionne, elle a une sacré volonté ! Pas facile d’être une femme cycliste en Iran !

Mausolée de l’Imam Reza

Non le tchador de Flo n’est pas trop court !

Cyclist hot chocolate

Nous partons de Mashhad et avons trois jours pour rejoindre la frontière turkmène, ce qui nous permettra de nous reposer une demi journée avant le marathon ! Ces derniers jours de vélo en Iran sont particulièrement agréables car nous roulons sur de petites routes, mais déjà avec le vent de face… comme pour nous préparer au Turkménistan. Nous passons notre avant-dernière nuit avec des ambulanciers iraniens et Martin se refait la main pour quelques parties de PES ! (PES pour les non initiés, c’est un jeu de video de foot qui a bercé notre enfance …. et encore maintenant ^^)

Premier camping dans le désert avant le Turkmenistan

Oulalala c’est bon le petit déjeuner !

Pause à l’ombre bien méritée et thé à la cardamome

Qui veut du bon pain frais ?!! Nous ! Nous !

Un PES ! Deux superbes matchs Bayern vs Barcelone 🙂

Une bonne nouvelle pour les Pralines ! 

Après 15 jours de démarches et d’attente, nous avons obtenu LE visa qui nous ouvre les portes de l’Asie Centrale : le fameux visa Turkmène tant convoité par les voyageurs de la route de la soie. Nous connaissons beaucoup de gens ayant eu un refus sans motif. Il se dit dans les milieux « renseignés » que le taux de refus est de 50%. 

Pour nous c’est bon ! Quel soulagement car nous ne pouvons plus nous rendre en Azerbaïdjan prendre un bateau depuis notre passage au Karabagh. Du coup nous n’avions plus qu’une unique solution onéreuse et stressante : reprendre l’avion pour le Kazakhstan puis un autre vol pour l’Ouzbékistan. 

Nous partons donc dans quelques jours affronter le désert Turkméne avec notre petit visa de transit de 5 jours. Un marathon de 500km dans le désert nous attend !