Grisaille sur la côte ouest

Pour planifier notre itinéraire, on attend en général le dernier moment en fonction des rencontres et des conseils des locaux. Du coup, tout devient une surprise ! C’est d’ailleurs sur les conseils de nombreuses personnes qu’on a choisi de parcourir uniquement l’île du Sud. Ce pays est immense et regorge de choses à faire. On ne s’est pas trop renseigné alors on ne sait pas ce qu’on rate ! Par contre, on apprend aussi au fur et à mesure les spécifiés locales : la côte ouest est magnifique, sauvage, mais il pleut !

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On découvre une « rain forest » vraiment magnifique qui va nous marquer lors nos vadrouilles en vélo. Les kiwis ont créé quelques jolies pistes de VTT dans le pays. Tout est ultra bien organisé : une application pour smartphone, des panneaux à gogo, des tips pour bien s’équiper (« prendre une pompe, à manger, un kway, etc… »). Même si on ne ressemble pas trop aux locaux en VTT avec nos randonneuses et sacoches, on sympathise rapidement avec tous les gens qu’on rencontre. Les kiwis qui aiment la nature sont super friendly, ça nous fait penser aux US et la simplicité de parler aux gens.

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Empire hotel 🙂

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Les odeurs, les couleurs, les oiseaux… un vrai régal ces petites pistes dans la forêt

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Au fur et à mesure de nos rencontres, on nous rappelle en permanence de faire très attention aux « vilains kiwis » sur la route. Les « gentils kiwis » nous mettent en gardent par bienveillance, et nous expliquent aussi ce que pensent les « vilains  kiwis » des touristes, des caravanes, des camper vans. En ce moment c’est en effet la haute saison ici. C’est l’été et les routes, déjà bien étroites, sont remplies de caravanes, camper van, et autres véhicules de tourisme. Cela énerve fortement les « vilains kiwi » qui aiment aller vite, très vite ! Du coup les touristes qui aiment aller lentement pour regarder le paysage les agacent. Alors pensez aux petits cyclistes comme nous : on va lentement, on est des touristes, bref, on n’a rien à faire là !

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Super Pralinette n’a pas peur des vilains kiwis !

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Il fait 18°C, et on est en Nouvelle-Zélande 🙂

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Les glaciers pointent leur nez

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Et les nuages aussi…

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A Fox Glacier, on nous proposait de dormir sur un parking pour 20NZD chacun… On a choisit l’option « wild » 🙂

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Il fait beau sur le glacier , youpi !

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On subit donc les conducteurs qui nous frôlent comme jamais alors que la route est complètement vide, alors qu’il y a toute la place pour nous doubler avec plusieurs mètres d’espace. On se fait arroser quand les voitures passent vite sous la pluie, le défilé de camping-car, de camper vans n’en finit plus. Le pire ce sont les conducteurs de camions : la route est à eux. On se fait klaxonner, on termine sur l’herbe sur le côté de la route… On pense à tous ces pays où on se sentait bien sur la route, on les aimait bien les camionneurs, ils parcouraient la route pendant plusieurs jours pour relier la Turquie à l’Ouzbékistan, l’Iran au Tadjikistan, comme nous ! On sympathisait avec eux, ils nous klaxonnaient amicalement, ils nous offraient à manger, à boire, et nous préparaient parfois le repas… C’est loin….

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On pensait juste aller voir la mer… ça s’est terminé à jouer comme des petits fous dans une mer bien agitée !

La côte ouest est sauvage, de la forêt partout, des plages magnifiques, une unique route pour aller au sud du pays, et nous sur nos vélos. Il pleut de plus en plus, c’est difficile d’être mouillés tout le temps, il faut garder le moral et on doit avancer car les prévisions météo ne sont pas bonnes. Le matin, difficile de sécher entièrement la tente avant le départ. En plus les magasins augmentent tous leurs prix à mesure qu’on s’enfonce dans ce no man’s land et nos réserves de nourriture se font rares… On se croirait en pleine montagne en France 😉 C’est pareil pour les campings : ici les prix sont déjà très chers en temps normal, et on a peur de faire du camping sauvage car les règles ne sont pas claires, et on entend des histoires d’amendes à plusieurs centaines de dollar à la clé en cas d’infraction.

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Il pleut, il mouille, il fait chaud, on sue, bref on est complètement trempé et on a froid dès qu’on s’arrête !

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La solitude du cycliste pointe son nez, on est loin de nos proches et d’habitude sur nos vélos on se nourrit des rencontres plus que des visites. Ici le moral est en baisse chez les Pralines. On ne croise plus beaucoup de « gentils kiwis »…. Un midi alors qu’on arrive aussi mouillé à l’extérieur qu’à l’intérieur, on part s’abriter dans un camping, on apprend que la pluie ne va pas s’arrêter, la tente est déjà trempée, nos habits aussi, on n’a pas le choix de prendre un dortoir : notre premier ici en NZ. On discute avec la propriétaire, et on essaye de négocier le prix en lui expliquant la situation. Pas possible, on s’en doutait. Elle nous explique qu’il y a très peu de concurrence dans le coin, du coup les prix sont élevés car les gens n’ont pas le choix. D’ailleurs le motel d’en face, augmente les prix à mesure que les chambres se remplissent. Les prix de la dernière chambre peut être 2 fois plus cher que le matin… « Business is business »… Dur pour les Pralines. Elle nous ouvre tout de même la porte de la salle du staff pour qu’on puisse étendre toutes nos affaires. Nos chaussures gore-tex débordent d’eau, on les bourre de papier journal et on croise les doigts 🙂

Après un petit thé pour se réchauffer, on part acheter de quoi tenir un jour de plus puisque nos réserves fondent (C’est un tout petit magasin avec des prix 50% plus chers qu’ailleurs, et le plus proche supermarché est à 140km !). Dans le village on croise un drapeau « sudiste »… ce n’est pas le premier qu’on voit en Nouvelle-Zélande dans la région…. Le moral est en baisse…

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Le fameux drapeau « confédéré » des sudistes américains… on le retrouve quelque fois en Nouvelle-Zélande…

Le soir, on se sent un peu triste, on se sent seul, on n’est pas très à l’aise, il fait gris, il pleut, on est pourtant au milieu de plein de gens, mais on est seul. La solitude du cycliste est là ! On est en chaussettes au milieu de la cuisine (nos chaussures sèchent toujours), tout le monde se bat pour faire son repas, nous c’est plutôt simple c’est pâtes fromage 🙂 On a besoin de chaleur humaine, ils sont où nos « gentils kiwis » ?

Un couple de maoris doit sentir notre manque de « gentils kiwis » et se met à nous parler, à partager avec nous la fin de leur plat (qui nous donnait très envie), à venir s’installer à notre table et à nous apprendre quelques mots de maoris et nous parler de leur culture. Et hop, ni une ni deux, les Pralines reprennent du poil de la bête ! C’est amusant de voir comment une journée de vélo peut être émerveillée par un simple sourire, un geste touchant, et à la fois comme on peut être affectés par de mauvaises intentions. Ce soir là, Hine (la femme maorie) nous confirme le sens du drapeau confédéré sudiste en Nouvelle-Zélande : la suprématie blanche… brrr ça fait froid dans le dos… ce ne sont surement pas nos « gentils kiwis » qui mettraient ce drapeau à leur fenêtre !

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Notre rayon de soleil, Hine notre amie maorie qui offre un joli cadeau à Pralinette : deux tablettes de chocolat !

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Même pas peur de la pluie : la nouvelle tenue avec les bras à l’air pour affronter la montagne

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C’est la 10e fois qu’on s’arrête pour remettre le pantalon de pluie… du coup la progression est lente aujourd’hui !

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Même sous la pluie, les paysages restent toujours aussi beau

Allez, encore un petit col, de la pluie, et on devrait déjà quitter la côte ouest avec sa pluviométrie légendaire ! Il faudra encore serrer les coudes sur quelques km supplémentaires de « State Highway 6 ».

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Le petit col n’est pas très haut, mais très pentu sur quelques kilomètres

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Pffff, c’est dur !

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On retrouve les herbes séchées… mais il pleut toujours !

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Oulala , celui là, on l’a bien mérité !

 

12 réflexions sur “Grisaille sur la côte ouest

  1. Salut à vous deux , quelques voyages à mon actif mais avant la période « internet ». Malgré tout ,cette phrase : « un sourire ,un regard , et une journée de m… devient tout à coup une journée m….erveilleuse « reste d’actualité…

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  2. Resalut ,en lisant la gazette du mécano (j’en suis un), j’ai vu vos déboires avec les « Marathon ». Juste une remarque , ne jamais remonter un pneu avec une ‘minute’,à la limite le démonter avec UNE minute .. Ça peut fragiliser le talon ..

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