Yunnan… ce nom nous faisait déjà rêver avant d’y arriver, les Pralines sont de vrais amateurs de thé ! Mais avant d’arriver dans les plantations de thé, il nous restait encore quelques jours à pédaler dans les montagnes. Mais ne vous inquiétez pas, même en descendant en altitude nos journées sont toujours aussi riches en dénivelé !
PS : Préparez-vous, on va parler thé ! Faites vous infuser un petit thé pour bien savourer !
En quittant Shangri-La nous passons quelques jours sur de superbes petites routes. Ca sent le pin et ces odeurs nous transportent en dans le sud de la France. Il y a tellement peu de villages que nous reprenons notre régime de nouilles chinoises instantanées ! Qu’est ce qu’on aime ces petites routes reculées, la Chine en regorge.
Les gens sont adorables avec nous, nous demandons quelques fois l’hospitalité car la fin de la mousson nous réserve déjà quelques douches. Cela ne va pas aller en s’arrangeant en descendant vers le Sud !
Après deux jours de vélo nous arrivons aux gorges du saut du tigre. Elles nous réservent une superbe matinée de pédalage dans des falaises escarpées. Le soleil pointe son nez entre les nuages, l’eau en bas est rouge.
A la fin des gorges, les chinois nous réservent des travaux comme ils les aiment, le futur pont en construction va enjamber les gorges et la nouvelle route sort d’un tunnel qui permet de ne pas passer par les montagnes en venant de Lijiang la ville voisine. C’est impressionnant !
Avant d’arriver à Litang, nous campons en forêt et comme les soirées se font fraiches Martin nous fait un super feu de bois !
Quel contraste le lendemain quand nous arrivons à Lijiang. C’est la « Golden week » qui commence le 1er octobre (fête nationale chinoise). Le concept : deux fois par an (automne et printemps) le gouvernement chinois accorde une semaine de congés payés. Cela vise à promouvoir le tourisme en Chine. Sur les 1,38 milliards de chinois, on estime en 2016 que presque 600 millions de chinois on voyagé pendant la golden week. Un chiffre qui donne le tournis ! La Chine est tellement immense, ça continue encore et toujours à nous impressionner.
La vieille ville de Lijiang avec ses canaux, ses maisons en bois avec de superbes cours intérieures nous plait beaucoup. C’est un peu une Venise chinoise ! Les rues principales sont tellement bondées avec la Golden week qu’on a l’impression d’être au Mont Saint Michel, mais dès que nous partons dans les petites rues parallèles nous nous retrouvons presque seuls !
Justement dans une de ces petites rues parallèles nous découvrons un des premiers magasins qui vend du Pu’Erh, ce thé cuit puis pressé et conservé sous forme de galettes. Elles sont ensuite conservées des années, et comme le bon vin les millésimes réputés peuvent s’arracher à prix d’or. Nous sympathisons avec la vendeuse et Martin s’occupe lui-même de presser une galette pour un client !
Et pendant ce temps là les bars de Lijiang rivalisent de musique à tue-tête ! Vive les contrastes ! On assiste à tout cela avec un regard amusé… d’ailleurs les chinois nous regardent aussi amusés en semblant se demander ce qu’on fait là ! On n’a vu aucun touriste blanc 😀 Finalement on a trouvé ça très rigolo de vivre la Golden week même si tous les prix connaissent une inflation de 30% à 40%.
En partant de Lijiang nous rejoignons rapidement un lac qui nous mènera à Dali, une autre ville assez touristique. La Golden week bat encore son plein et les bords du lac sont un vrai capharnaüm de cyclistes d’un jour, de stars d’Instagram, et de mariés qui viennent tous au même endroit prendre des photos bucoliques au bord du lac. Et pendant ce temps nous on rigole bien (et on les fait toujours autant rigoler) !
A Dali, on pose notre tente sur le toit de Heimat qu’on a contacté via Warmshower. On dîne ensembles et Heimat nous explique pleins de choses sur l’histoire de la Chine. Il est impressionnant, il connait aussi pleins d’anecdotes sur l’histoire et l’art européens. Nous on ne connait rien à l’histoire de la Chine, il va falloir rattraper ça, et franchement c’est pas facile car ça commence il y a très très longtemps ! La Chine n’a pas fini de nous impressionner.
Nous partons ensuite dans la « pampa » qui va nous mener dans l’extreme Sud du Yunnan, là où se trouvent les plantations de thé. Nous partageons notre premier repas avec une famille de chinois adorables qui nous on laissé poser nos matelas chez eux. Lorsque nous arrivons ils sont occupés à trier des feuilles, nous réalisons ensuite que ce sont des feuilles de tabac !
Lors d’une soirée au resto, nous assistons à la « récolte » des larves de frelons qui sont une spécialité culinaire de la région. D’abord le nid est enfumé et ensuite les larves sont récupérées à chaque étage du nid.
Nous sommes tout excités quand on arrive à la ville de Pu’Erh, elle est entourée de jardins de thé !
Dans plusieurs plantations on peut faire une dégustation de thé. Celui ci date de 2005 et on s’est régalés ! On peut faire jusqu’à 20 infusions avec le thé Pu Erh. Les premières sont claires, puis elles deviennent foncées presque comme un vin rouge, pour ensuite redevenir plus claires. Les notes de ce thé sont boisées, on adore !
Un bruit de machines sur la route, des cheminées, une odeur de feuilles chauffées, nous nous arrêtons quelques minutes dans cette mini usine familiale où sont transformées les feuilles de thé juste après la cueillette. Tout est encore très artisanal ! Bien plus qu’au Sri Lanka où les usines étaient bien plus ordonnées.
La roue arrière de Martin fait des siennes, et par chance nous trouvons rapidement un magasin Merida où les roulements sont changés.
Nos derniers jours dans le Yunnan ont un avant goût d’Asie du Sud Est, on a même parfois l’impression d’être déjà au Laos ou en Thaïlande tant l’architecture a changé. Dans ce district vit une des nombreuses minorités de Chine : les Dai. Ils parlent une langue proche du Lao et du Thai, pratique le même bouddhisme, les visages changent aussi. La Chine c’est tous les jours de la nouveauté !
Juste avant que l’on quitte la Chine, le congrès du parti communiste qui a lieu tous les 5 ans démarre. Est-ce pour cela que dans notre chambre d’hôtel Mao surveille notre sommeil ? Martin en bon patriote allume la télé pour admirer le défilé militaire.
Pour ces derniers jours dans le Yunnan nous roulons vraiment dans la jungle, le matin une brume vaporeuse colle à la route et la forêt nous entoure de ses bruits. L’air et le paysage sont denses, et c’est dans cette atmosphère que nous disons au-revoir à la Chine, un pays qui nous laisse une très forte impression. Nous en sommes certains, nous reviendrons !
super article, super photos, enfin comme d’hab vous envoyez du rêve 🙂
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Haha, comme d’habitude tu es notre plus grande fan ^^
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Nous, le Yunnan, on a trouvé que ça terrasse. Comme votre article !!
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